La date du
20 avril à l’origine du printemps Berbère ou Tafsut n Imazighen, ne sera pas
célébrée cette année, comme il est d’usage, depuis 40 ans dans la vaste région
de la Kabylie.
Pandémie du coronavirus oblige, la commémoration du double anniversaire du
Printemps noir 2001 et du 20 Avril 1980, célébrée à travers la Kabylie par des
activités culturelles et autres conférences, n’aura pas lieu .
Le confinement des citoyens, imposée par le COVID-19 a rendu impossible
l’organisation de toute activité habituellement préparée à cette occasion.
Le 20 avril 1980, date des manifestations en Kabylie déclenchées après
l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie Thamazight
ancienne, était un jour férié à travers toute la Kabylie.
Par férié, il faut comprendre que la journée et chômée et payée, puisque toutes
les administrations et les écoles sont fermées. Sans l’être officiellement
consacré les citoyens n’ont jamais étaient inquiétés par leurs employeurs.
La colère du peuple en Kabylie qui s’est toujours révolté quand il le fallait
pour revendiquer une justice sociale, la liberté d’expression et surtout de
démocratie, s’est accentuée en avril 2001 suite à la mort du lycéen, Guermah
Massinissa, après avoir reçu des balles à la brigade de gendarmerie à Beni
Doula.
Il faut uire que Depuis 40 ans le mouvement n’a pas baissé d’intensité et
chaque année, les deux printemps Amazigh et noir (Thafsuth Imazighen / Thafsuth
thaverkent) sont célébrés comme il se doit à travers la Kabylie.
Depuis 1980, la plus importante revendication identitaire a été arrachée après
l’officialisation de Tamazight comme langue nationale, mais a quel prix.
Au cotés des ‘’victimes’’ au sens large du terme du printemps de 1980 et la
répression qui s’était abattue sur les militants de la cause, la Kabylie a payé
un lourd tribut pour l’aboutissement de son combat.
126 jeunes étaient tombés sous les
balles des forces répressives du pouvoir
et plus de 5 000 autres ont été blessés.
Une vérité malheureusement ignorée par le pouvoir d’alors qui a su comment
calmer le jeu, durant les événements et surtout par la suite, en fermant l’œil
sur la journée chômée que ses administrations publiques ont toujours honoré.
Beaucoup d’espoirs reposaient sur ce 40e anniversaire du 20 avril 1980 qui intervient dans une Algérie nouvelle et un pouvoir qui promet d’être à l’écoute des attentes du peuple.
Depuis le 22
février 2019, date de la sortie massive des algériens dans la rue pour ‘’récupérer’’
leur pays de la «3issaba», les choses ont changé et beaucoup estiment que notre
pays est sur la bonne voie pour connaitre un meilleur avenir.
Les réformes engagées depuis son élection par le Président de la République qui
a décrété le 22 février de chaque année « Journée nationale de la fraternité et
de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie’’ est un autre
signe de cette volonté d’aller de l’avant.
D’ailleurs sur cette volonté que les espoirs des militants de la cause
identitaire reposent pour voir le 20 avril 1980 décrétée journée nationale
chômée et payée.
20 avril ne sera pas célébré, cette année pour des raisons de pandémie mondiale
qui a faussé les données de tous…Mais cette date oh ! combien symbolique sera peut-être
un jour décrétée nationale et chômée et payée, estiment des observateurs…
Ghiles Aftis