Le Parlement européen s’apprête à accuser formellement le Maroc d’espionnage en désignant ce pays, aux multiples scandales, comme l’un des principaux acteurs de l’utilisation des logiciels espions, destiné à attaquer les smartphones sous iOS et Android.
En effet, le projet de rapport de la commission d’enquête sur l’utilisation de Pegasus enclenché par le Parlement européen indique dans ses conclusions que le Maroc a utilisé des logiciels d’espionnages contre l’Espagne l’Italie et la France.
Il est d’ailleurs connu de tous que le Maroc utilise fortement le logiciel d’espionnage «Pegasus», conçu et commercialisé depuis 2013 par une entreprise israélienne.
Ainsi, le rapporteur du compte rendu, la libérale néerlandaise Sophie in ‘t Veld, pointe le Makhzen comme le principale utilisateur de Pegasus mais aussi de « spywares » dans différents pays européens.
Aussi, précise-t-elle, dans le chapitre sur l’Espagne, une bonne partie est consacrée à l’espionnage des politiciens indépendantistes catalans, connu sous le nom de «CatalanGate», rapporte le journal espagnol EL Confidential dans son édition de ce mardi 8 novembre.
Le rapport, qui fera encore l’objet de nombreuses modifications avant d’être voté en plénière dans les prochains jours, fait la lumière sur les accusations portées contre le gouvernement espagnol par les autorités marocaines.
«Les révélations de juillet 2021 sur le projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, ils semblent avoir été ciblés par différents acteurs et pour différentes raisons. Ce que l’on sait jusqu’à présent, c’est que les autorités marocaines ont attaqué le Premier ministre Pedro Sánchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande Marlaska», indique le texte du rapporteur.
Pis encore, le rapport lève le voile sur les cas d’espionnage ayant ciblés de hauts responsables en France, en révélant que le président français et plusieurs ministres de son gouvernement ont été victimes d’espionnage par le Maroc.
Pour ce qui est de l’Italie, les conclusions relevées par la commission d’enquête font état d’actions d’espionnages dont a été victime l’ancien Premier ministre et ancien membre de la Commission européenne Romano Prodi, qui selon le rapport, « a été espionné avec Pegasus par les services secrets marocains ». Selon In ‘t Veld Prodi, il a été « une cible intéressante » pour le Maroc en raison de son rôle d’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel en raison de ses «éventuels contacts avec des personnalités de haut niveau au Sahara occidental et en Algérie».