Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné lundi, lors de la réunion du Conseil des ministres, la prise de « mesures juridiques adéquates » pour « la criminalisation » du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de « faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité ».
Ces mesures doivent concerner également « les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s’assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur parcours professionnel », a souligné le communiqué du Conseil des ministres. Le président de la République a également ordonné « le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire », précise la même source.
Il a dans ce sens, instruit le recours aux « moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse », mettant en avant la nécessité de passer à « la double dissuasion » en vue de préserver, a-t-il dit, les vies humaines.
M. Tebboune a ordonné, en parallèle, « la mise en place de l’éclairage public » au niveau des voies expresses et l' »inspection régulière de la signalisation routière », appelant le ministère des Affaires religieuses à contribuer à la sensibilisation à travers les mosquées et les imams.
Auparavant, le Conseil des ministres a entendu l’exposé du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement sur « la sécurité routière », qui a considéré les accidents de la circulation comme « un problème psychologique » et « une problématique matérielle » au vu de leurs répercussions négatives sur le psychique de la victime, dont « le traitement est difficile à court terme ».
Le ministre a indiqué, dans ce sens, que « toutes les mesures préventives et dissuasives prises pour juguler ce phénomène ont montré leurs limites, d’où l’impératif de changements radicaux ».
Tout en faisant état de « 22.500 accidents corporels durant 2019 entraînant 3.200 décès et 31.000 blessés », le même responsable a indiqué que ces sinistres coûtent « annuellement près de 100 milliards DA ».
Rappelant, cependant, que le facteur humain demeure « la cause principale de ces accidents dans 96% des cas, selon les services de sécurité », il a proposé plusieurs mesures, dont « le recensement en urgence des points noirs et l’entame immédiate des travaux de réaménagement nécessaires pour leur éradication, l’intensification des opérations de contrôle en focalisant sur les infractions liées à l’excès de vitesse outre la multiplication des opérations d’accompagnement des usagers de la route, notamment les motocyclistes et les conducteurs des véhicules de transport des voyageurs et des marchandises ».