48 heures après les imposantes marches organisées un peu partout dans le pays, la rue s’est de nouveau enflammée ce dimanche 24 février, date symbolique choisie par le mouvement ‘‘Mouwatana’’ pour appeler les citoyens à manifester contre le 5ème mandat que Bouteflika a décidé de briguer. Certes le nombre était de moindre envergure que celui observé vendredi dernier, ils étaient quand même des dizaines à répondre à cet appel en dépit de la présence depuis les premières lueurs de la matinée d’un dispositif de sécurité impressionnant qui a pris place tout au long de la rue Didouche Mourad ainsi qu’au niveau du boulevard Mohamed V.
Il était en effet près de midi lorsque la place Audin située en face du Tunnel de la faculté commençait à accueillir les premiers manifestants dont on pouvait remarquer la présence de certains visages bien connus tels Zoubida Assoul, Soufiane Djilali ou encore Me Bouchachi.
Peu à peu, le nombre des citoyens augmente et la pression avec. Les forces de l’ordre tentent de maîtriser la situation pour empêcher tout débordement. Cependant, la petite place ne pouvait contenir toute cette foule, ce qui a poussé les manifestants à remonter la rue Didouche Mourad, encadré par un nombre important de policiers en civil, venus prêter main forte aux forces anti-émeutes. Tout se déroule dans le calme pour l’instant et on n’enregistre aucun débordement. Par précaution, les commerces ont baissé rideau d’autant que les manifestants sont poussés par les policiers vers le trottoir pour ne pas perturber la circulation automobile même si cette dernière sera un peu plus tard fermée.
Au fur et à mesure, les manifestants redoublent de présence et scandent des slogans hostiles au pouvoir et surtout au 5ème mandat de Bouteflika. ‘ »Algérie libre et démocratique! », « Non au 5e mandat! » et autre ‘‘FLN dégage’’ sont entonnés sous l’œil vigilant des forces de l’ordre, gérant parfaitement la foule.
La manifestation reste pacifique mais pas pour longtemps. En effet, avant 13H, les premiers heurts éclatent entre les deux camps, certes sans incidences majeures mais qui ont poussé les policiers à charger et à user de bombes lacrymogènes et surtout à procéder aux premières interpellations. Mais ceci n’a pas empêché nos policiers à offrir des bouteilles d’eau aux citoyens présents sur les lieux.
Liès Bourouis