Une semaine après la démission de Bouteflika, la vacance du poste de président de la République est définitivement constatée par le parlement, ce mardi, ouvrant, par la même occasion, la voie à Abdelkader Bensalah comme chef d’Etat pour une durée maximale de 90 jours, en dépit du rejet par le peuple de cette solution constitutionnelle.
Celui qui occupait le poste de président du Conseil de la nation devrait même s’adresser à la nation, ce soir.
Ainsi, et jusqu’à preuve de contraire, Bensalah, 77 ans, aura à gérer la transition jusqu’au 8 juillet prochain, qui aboutira à une élection présidentielle au bout de 90 jours, avec le gouvernement actuel, les lois en vigueur et l’administration actuelle.
Un simple calcul fait ressortir que ce scrutin, si important pour l’avenir de l’Algérie, devra être fixé logiquement le jeudi 4 juillet qui coïncide avec un jeudi, une date qui marque la veille du 57ème anniversaire du recouvrement de l’Algérie de son indépendance. En effet les 90 jours de Bensalah à la tête s’achèveront le 8 juillet prochain et le 4 juillet sera le dernier jeudi de cette échéance. Si c’est le cas le corps électorale devra être convoqué rapidement soit, dans les tous prochains jours.
Si donc cette voie constitutionnelle ô combien contestée par la rue ira jusqu’au bout, la loi fondamentale du pays a réduit les prérogatives du chef de l’Etat par intérim lequel, ne peut être d’abord candidat à l’élection qu’il aura à organiser à l’issue de la période de transition. Conformément à la Constitution, il n’aura pas les prérogatives d’un président de la République, à l’instar de la nomination de membres de gouvernement, le droit de grâce, la remise ou la commutation de peine, ou la saisie sur toute question d’importance nationale du peuple par voie de référendum. En clair, Bensalah n’a pas le droit de déloger le gouvernement de Bedoui ni le remanier, tout comme il ne pourra pas dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN), encore moins toucher à la Constitution ou légiférer par ordonnances. Aussi, plusieurs dispositions portant déclaration de l’état d’urgence, l’état de siège, l’état d’exception, la déclaration de guerre en cas d’agression effective ou imminente, ainsi que la mobilisation générale peuvent être mises en œuvre par le chef d’Etat intérimaire qu’avec l’approbation du Parlement, siégeant en chambres réunies, le Conseil constitutionnel et le Haut Conseil de Sécurité préalablement consultés.
Jusqu’au bout donc, et en dépit des assurances du chef d’Etat-major de l’ANP, le général de corps d’Armée, Gaïd Salah, de répondre à la volonté populaire et de se mettre du coté des millions de manifestants, la solution constitutionnelle est préférée à celle politique, comme réclamé par le peuple algérien. Il n’en demeure pas moins que cette démarche était prévisible au vu des déclarations de Gaïd Salah, qui affirmait, dans plusieurs de ses sorties médiatiques, que la solution à la crise actuelle ne peut être recherchée en dehors de la Constitution.
Liès Bourouis