Alors que la semaine a été marquée par une succession d’évènements aussi multiples qu’inattendus, la mobilisation citoyenne de ce vendredi reste intact, sinon bien plus imposante que toutes les autres fois.
La décision du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major u Chef de l’Etat major, de recourir à l’application de l’article 102 de la Constitution est-il suffisant ? La rue a répondu par un «Non» intransigeant ce vendredi 29 mars.
Pour le 6ème vendredi consécutif, des manifestations se déroulent dans plusieurs wilayas. A Alger, Oran, Constantine, Annaba, Relizane, Biskra, Mostaganem, Sétif, Bejaia, Bouira, Boumerdes, Tizi Ouzou, Sid Bel Abbès, Oran, Tiaret, Tebessa, Saida, Adrar et plusieurs autres wilayas, les rues sont noires de monde. Les mêmes slogans reviennent partout et convergent tous vers une même volonté : exiger le départ du système.
Pourtant, cette semaine, le président Abdelaziz Bouteflika a perdu la majorité de ses soutiens, mais cela est jugé de loin insuffisant par les manifestants qui réclament le départ de tous les responsable qui sont à l’origine du marasme de notre pays.
A Alger, une foule énorme a commencé à se former dès les premières heures de la matinée. Difficile à évaluer précisément, la mobilisation est très forte. « Bouteflika, tu partiras, emmène Gaïd Salah et Bensalah avec toi », scandent les manifestants, ou « FLN dégage » et «nous demandons l’application de l’article 2019 : vous partez tous».
Le cortège, où dominent comme chaque vendredi les couleurs du drapeau national, reprend également en chœur le refrain des chansons dédiées au mouvement populaire et bien sur l’hymne nationale et d’autres chants patriotiques tel que «min djabalina» et «mawtini». Interrogés, plusieurs manifestants estiment que, quoi qu’il en soit, il faut décrocher le départ de l’ensemble du régime et pas seulement celui du chef de l’État.
A la rue Didouche Mourad, pleine de monde les manifestants brandissait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Ouyahia dégage», «Kouninef dégage», «Bouteflika dégage». Une chose est certaine le peuple a dit son mot. Il rejette l’article 102 et réclament l’application de l’article 7 de la Constitution. Un article qui stipule clairement que «le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple».
Ines Amroude