M. Nourdine Bedoui, Premier ministre fraîchement installé qui occupait le poste de ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, aurait été à l’origine de la décision d’exhiber le cadre du portrait du Président de la République lors des cérémonies officielles. C’est ce qu’a révélé une source sûre à Fil d’Algérie, précisant que M. Bedoui avait instruit verbalement les walis et, à travers eux, les responsables des collectivités locales de «faire participer» le portrait de Bouteflika à chacune des rencontres officielles. Initiée le 20 janvier 2018 à l’occasion de la rencontre d’orientation nationale des présidents des Assemblées populaires communales et de wilayas (APC-APW), cette pratique a fini par se propager à d’autres secteurs avant d’être adoptée solennellement. La clôture de la rencontre cité, présidée par M. Bedoui, avait été marquée par l’octroi par les P/APC d’une médaille honorifique au Président de la République, plutôt à son “cadre”. Relayée par les média et les réseaux sociaux, l’image avait choqué plus d’un. Ce ne sera pas la dernière mais la première d’une longue série de cérémonies lors desquelles le portrait du Président était exhibé à défaut de sa présence physique. Ce cadre a, entre autres, “reçu” un cheval de la société civile de Djelfa et plusieurs invitations à briguer un cinquième mandat. Mais la présence la plus choquante du “cadre” fut lors d’une parade dans les rues d’Alger le 5 juillet 2018 à l’occasion de la célébration du 56e anniversaire de l’Indépendance. Porté par quatre hommes suivis d’un carré de la garde républicaine, le portrait a fait le tour d’Alger-Centre. Des ministres et des officiels se sont même mis en garde à vous à son… passage. Cependant, le pire était encore à venir le samedi 9 février, avec l’esprit d’innovation des dirigeants du FLN, sous la houlette de Mouad Bouchareb et en présence des partis de l’Alliance présidentielle, réunis à la Coupole d’Alger ; cela dépassait tout entendement… Un cadre montrant des bédouins rassemblés autour d’un met a été offert au cadre du portrait de Abdelaziz Bouteflika. Ce geste restera à jamais gravé dans la case “sans scrupule” de l’Histoire de l’Algérie indépendante.
Sihem Henine