Le ministre
de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a annoncé la
reprise des chantiers de réforme du secteur de la presse dès la levée du
confinement, décidé par les hautes autorités du pays en vue d’endiguer la
propagation de la pandémie du nouveau Coronavirus.
Dans un entretien accordé à la Télévision publique à l’occasion de la Journée
internationale de la liberté de la presse, M. Belhimer a indiqué que les
chantiers de réforme du secteur de la presse, annoncés début janvier dernier,
seront repris dès la levée du confinement.
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre des engagements du Président de la
République, M. Abdelmadjid Tebboune mais aussi dans « le cadre d’une
démarche de dialogue participatif ouvert », a-t-il soutenu.
Evoquant ces dix chantiers, le ministre a rappelé la tenue, en février dernier,
d’un atelier consacrée à la presse électronique.
Il a indiqué que le 1er chantier vise la conciliation de la liberté et de la
responsabilité dans la pratique journalistique.
Il y va aussi de l’information alternative, dit « journalisme
citoyen », en ce sens que tout citoyen est responsable de l’information
qu’il produit, a détaillé M. Belhimer rappelant les deux Codes adoptés récemment
par le Parlement.
Il s’agit de
la loi de prévention et de lutte contre la discrimination et le discours de
haine et du Code pénal, modifié pour inclure les dépassements sur les réseaux
sociaux en tant qu’actes punis par la loi.
Garantir le droit à l’information
Le 2e chantier tend à garantir du droit à l’information dans un cadre pluraliste et la moralisation de la pratique journalistique, conformément aux dispositions générales incriminant les comportements anti-pluralistes, prévus plus précisément dans la loi sur la concurrence et le code pénal.
Cette démarche vise la régulation des pratiques favorisant le pluralisme et les échanges au sein d’une société démocratique, et ainsi faire face à la pensé unilatéraliste-totalitariste et autres dérives libéralistes, a souligné le ministre.
Le 3e chantier sera consacré au vide juridique dont souffre le secteur de la communication nécessitant une révision de « l’organisation de la presse écrite et électronique, l’activité des chaines TV privées, l’organisation des agences de conseil en communication, la régulation de la publicité ».
Concernant la presse écrite, le ministre a précisé que la mission de sa régulation sera confiée au Conseil national de la presse, qui s’acquittera de ses missions à travers trois organes, en l’occurrence l’Organe de l’éthique, de la déontologie et de la médiation, l’Organe de la carte professionnelle et l’Organe de Médiamétrie.
Régulation des chaines TV privées, une urgence
Il a estimé, par ailleurs, que la codification et la régulation de l’activité des chaines TV privées « est devenue urgente au vu du danger que représentent les contenus diffusés par certaines chaines », ajoutant qu’en plus de la domiciliation juridique, « nous œuvrerons à leur domiciliation technologique par un transfert vers le satellite algérien Alcomsat1 ».
Outre l’organisation des agences de conseil en communication, le même chantier abordera l’activité publicitaire qui est marquée par « une pluralité de dispositions dispersées à travers plusieurs textes législatifs et réglementaires, d’où l’impératif de prendre en charge ce volet afin de combler le vide juridique existant », a souligné encore M. Belhimer.
Le troisième chantier concernera la presse électronique et le réseau internet qui représente, a-t-il dit, « un espace ouvert pour des intérêts étroits, des positions hostiles et des agissements négatifs visant à porter atteinte à la dignité et à l’honneur d’autrui et à la souveraineté des Etats en faisant de cet espace un champ de diffamation, de Fakenews et d’incitation à la violence sous toutes ses formes ».
Dédié à la transition finale vers la communication numérique, le ministre a fait savoir que l’Union internationale des télécommunications (UIT) a fixé au 17 juin 2020 le dernier délai pour converser du système analogique au système numérique.
« Pour accompagner les efforts de l’Etat dans la consécration du principe de rapprocher les institutions de l’Etat du citoyen et regagner sa confiance partant de notre conviction que le citoyen est source du pouvoir », le ministre a indiqué qu’un atelier complet sera dédié au thème « activation de la communication institutionnelle », alors que le 6ème chantier examinera la question d’extension du réseau de l’information de proximité pour renforcer la démocratie participative.
Pour M. Belhimer, « l’information de proximité est l’un des supports de communication les plus efficaces pour la prise en charge des affaires locales et le rapprochement de l’administration du citoyen, notamment dans les zones intérieures et enclavées ».