Le film « There is No Evil » du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a remporté samedi soir l’Ours d’or à Berlin, au terme d’une 70e édition politique et engagée qui a également récompensé un film sur l’avortement.
L’équipe du film a reçu une ovation debout lors de la cérémonie de clôture de la Berlinale, marquée par l’absence du réalisateur déjà primé à Cannes. Le film traite de la peine de mort – un thème tabou en Iran – vue par les bourreaux et par les familles des victimes, en quatre séquences distinctes. Rasoulof étant également interdit de tourner, il a fallu user de subterfuges pour réaliser le film. Primé en 2017 à Cannes pour « Un homme intègre », Mohammad Rasoulof avait été condamné deux ans plus tard à deux ans d’interdiction de territoire. La Berlinale a également récompensé « Never rarely sometimes always » d’Eliza Hittman, un film décrivant le parcours du combattant d’une mineure pour avorter aux Etats-Unis. Il a remporté le grand prix du jury (Ours d’argent).
Le Sud-Coréen Hang Sang-soo a enfin été sacré meilleur réalisateur pour « The woman who ran », avec sa comédienne fétiche Kim Min-hee (la « Mademoiselle » de Park Chan-Wook). Son personnage profite du voyage d’affaires de son mari pour rendre visite à trois anciennes amies. Côté acteurs, l’Italien Elio Germano et l’Allemande Paula Beer ont été récompensés pour leurs rôles respectifs dans « Hidden away », portrait d’un peintre italien marginal et « Undine », fable aquatique et amoureuse.