L’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), présidée par M. Khelloufi Mouloud, vient de tirer la sonnette d’alarme sur la situation «dangereuse» que traverse le secteur du BTPH. Dans un communiqué dont Fil d’Algérie détient une copie, l’AGEA affirme que «1360 entreprises ont cessé leur activité faute de plan de charge, et de non signature des différents avenants ainsi que les différents retards de paiement des situations pour l’année 2018/2019 ».
L’arrêt brusque des activités de ces entreprises, dont une grande partie, sont familiales, conduira inéluctablement à «la perte de 125.000 postes d’emplois à travers le territoire national ». Une situation jugée catastrophique dans un secteur considéré par les experts comme étant un secteur névralgique pour le développement économique.
Selon les estimations de l’association patronale, la situation «va s’aggraver» durant le deuxième trimestre de l’année courante en relevant que plus de 3000 entreprises seront condamnées à disparaitre vue la conjecture actuelle devenant de plus en plus difficile. «Dans la situation actuelle le secteur du bâtiment va mal et rien ne va plus », précise-t-on dans le document. La projection de la situation actuelle sur la fin du premier trimestre 2019 ainsi que le début du deuxième semestre 2019, période qui inclura le Ramadhan, l’Aïd El Fitr, les vacances d’Eté, l’Aïd El Kebir, la rentrée sociale, font que tout cela «n’augure rien de bon pour la relance économique des entreprises et il se pourrait que pas moins de 3000 entreprises mettent la clé sous le paillasson », regrette l’AGEA. Elle relèvera, par la même occasion, le «manque de confiance» des entreprises vis-à-vis des structures publiques détentrices de la majorité du plan de charge, soulignant qu’une rupture et un divorce se projette visiblement à l’horizon, ce qui rendra la situation économique de plus en plus compliquée.
Au regard de la situation économique, l’association patronale appelle « les hautes autorités du pays pour que tous les concernés se mettent en extrême urgence autour d’une table et sortent avec des propositions opérationnelles exécutoires dans l’immédiat ».
Les entrepreneurs proposent de prendre «des mesures conservatoires qui permettent de diminuer l’asphyxie des entreprises, et juste après leur permettre de reprendre une activité professionnelle des plus stables, ceci dans le seul but de pérenniser l’entreprise et de sauvegarder les emplois ». Par ailleurs, conclue la missive, tout cela va être discuté lors de l’Assemblée Générale de l’A.G.E.A qui se tiendra le mercredi 10 avril en son siège, au cours de laquelle des propositions de sortie de crise seront soumises aux autorités du pays.
Khalil Ben