Se propageant à grande vitesse, le coronavirus commence sérieusement à inquiéter les algériens qui ne se réveillent pas ces derniers jours sans que de nouveaux cas ne soient signalés.
En moins d’une semaine, le bilan est passé à 17 cas confirmés par le ministère de la Santé, de la population et la réforme hospitalière depuis le début de l’épidémie, en attendant les résultats des analyses des cas suspects.
Suffisant pour qu’un vent de panique réelle commence à souffler au sein de notre société d’autant que la maladie gagne en ampleur et progresse rapidement. Les pouvoirs publics se montrent plutôt rassurants et soutiennent que la situation est contrôlée et ne prête pas à l’inquiétude, ne voulant pas entendre parler de panique ou de psychose et appelant les citoyens au calme et à la sérénité. Ils rappellent d’ailleurs la mise à la disposition des citoyens d’un numéro vert, le 30-30, pour répondre à toutes les questions liées à cette maladie et donner par la même des consignes et les gestes à adopter pour parer à toute éventualité.
Pour les responsables du ministère de la Santé, l’Algérie est toujours dans une situation « normale » et les cas enregistrés de coronavirus sont bien confinés et pris en charge. Cependant, les citoyens sont loin d’être rassurés et si les autorités ont donc beau à calmer le jeu en assurant qu’il n’y a pas le feu à la maison, la réalité est toute autre pour les algériens.
Il y a certes renforcement du dispositif de prévention mais aussi de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée sur le territoire national mais qu’à cela ne tienne. Les citoyens appréhendent sérieusement cette situation. Plus particulièrement les parents qui s’inquiètent pour leurs enfants qui fréquentent les écoles, là où les risques de contamination sont élevés, comme d’ailleurs dans d’autres lieux publics ou de regroupement tels les mosquées, les trains et les marchés. Véritable baromètre de la panique qui s’est emparée ces derniers jours des citoyens, les masques de protection se font de plus en plus rares. Les pharmacies confirment des ruptures de stock alors que les prix se sont envolés et ont connu des hausses record suite à la forte demande. Des scènes inhabituelles sont, à présent, observées et il est aujourd’hui légion de croiser des citoyens dans la rue munis de masques et même de gants. L’on peut interpréter ceci comme un réflexe de prévention mais force est d’admettre qu’il s’agit d’une vraie inquiétude qui gagne les Algériens.
Liès Bourouis