La validation du report de la présidentielle du 4 juillet a créé une situation politique inédite. Cette décision a ajouté du flou à un contexte déjà confus. L’échec du dialogue initié en avril dernier suivi par l’ajournement, la mort dans l’âme, du scrutin présidentiel, va pousser les décideurs à déployer d’importants moyens et efforts pour convaincre la rue et les acteurs politiques sur les futures actions qui seront lancées.
Tout le monde attend ce que décidera le chef de l’Etat dont le mandat arrive à terme le 9 juillet prochain. Des décisions importantes sont attendues pour désamorcer la crise qui se corse de plus en plus. D’abord,la relance du dialogue national sur de nouvelles bases et selon un nouveau format pour garantir l’adhésion de la majorité de la classe politique et des différents intervenants sur la scène politique nationale.
La recherche d’un consensus autour notamment de la nouvelle instance nationale qui aura la charge d’organiser et superviser les élections apparaît comme une priorité absolue pour le pouvoir en place. La mise en place de cette structure sera la mesure d’apaisement qui pourrait accélérer le processus de retour aux urnes. Elle constitue un gage de crédibilité et de transparence du prochain scrutin présidentiel. Les futures consultations entre les décideurs et les acteurs politiques porteront essentiellement sur les garanties que va offrir le pouvoir pour assurer la régularité du processus électoral.
Le pouvoir qui cherche à organiser la présidentielle coûte que coûte va tenter de lâcher du lest pour s’assurer une plus grande adhésion et un large consensus. Il est attendu à ce que des concessions importantes seront faites sur un nombre de points que soumettrait l’opposition. L’essentiel c’est la réussite du dialogue et des consultations, ce qui conduira à entrevoir le début de sortie de crise. Le pouvoir parie sur cette étape avant de passer à la prochaine, c’est à dire la convocation du corps électoral.
Le challenge est important et les risques d’une nouvelle douche froide ne sont pas à exclure. La rue qui accentue la pression d’un vendredi à l’autre pourrait fausser les calculs des uns et des autres. Le peuple révolté refuse les voies médianes et rejette les demi mesures en maintenant sa principale revendication portant changement total du système et instauration d’un Etat de droit.
En final , c’est lui qui tranchera toutes les questions en suspend en arbitre principal et en dépositaire de la volonté suprême. Il faut attendre les prochains jours pour savoir dans quelle direction évoluera la situation. Les décisions et les événements qui interviendront après les fêtes de l’Aid renseigneront sur les intentions des uns et des autres.
M.Ait Mohand