Deux semaines après le discours prononcé par le Chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, le dialogue inclusif n’est pas encore enclenché. Toutefois les contours de cette consultation, attendue et souhaitée par une partie de la classe politique, se précisent après l’annonce par la présidence de la république de la constitution du panel de personnalités qui doivent conduire les différentes phases de concertation. Cette évolution enregistrée fait suite à l’accueil favorable affiché par certains acteurs politiques et chefs de partis aux propositions émises par les plus hautes autorités du pays. Certes des réticences et des réserves sont avancées par des figures connues de l’opposition, il n’en demeure pas moins qu’elles ont affiché une disposition à discuter. Une participation assortie de conditions et préalables tant sur le plan de la forme que celui du fond. Ce qui est certain, en revanche, c’est que les propositions et les garanties offertes par la présidence à travers le discours prononcé par le Chef de l’Etat du 3 juillet ont été saluées comme des avancées notables et palpables et peuvent constituer une réelle base de démarrage pour un débat ouvert et constructif pour peu qu’il y ait une volonté politique et de la bonne foi. Sur la scène politique, la décantation s’opère progressivement, le réalisme commence à prendre le dessus. L’opposition commence à s’organiser et à se regrouper selon les affinités mais surtout les objectifs. Chaque partie continue à faire valoir ses arguments et tenter de faire basculer la balance. Les conclavistes de Ain Benian se positionnent carrément dans l’optique du dialogue tout en mettant sur la table leurs propres propositions et idées tandis ceux que les autres, regroupés autour de l’alternative démocratique continue à camper sur leurs positions en se radicalisant de plus en plus. Le fossé est large et la fracture est importante entre ces deux tendances qui divergent diamétralement sur la suite à donner à l’offre du chef de l’état qui représente actuellement les plus hautes autorités du pays. Les événements risquent de s’accélérer dans les prochaines semaines dans une direction ou une autre. L’option du dialogue, refusée et rejetée auparavant, risque de s’imposer comme solution médiane et constituera l’entame d’une sortie de crise dont l’aboutissement est la tenue de la présidentielle dans les plus brefs délais. A l’heure actuelle, les uns et les autres affinent leurs stratégies en prévision des prochaines échéances politiques. Les regards sont braqués sur la présidence qui va rendre, comme annoncé dans le dernier communiqué, la composition du panel et les modalités pratiques du déroulement des phases du dialogue. Sur un autre plan, la rue focalisera l’attention des politiques et observateurs pour connaître la position et surtout la réaction des citoyens par rapport aux dernières évolutions enregistrées sur la scène politique nationale. Les manifestants qui restent acteurs et arbitres détermineront la suite des événements et dicteront la ligne de conduite. Ils pèseront lourdement sur le cours des événements et pousseront beaucoup à réviser leurs positions et surtout leurs calculs.
M.Ait Mohand