Organisé au lendemain des marches du 20eme vendredi , le forum du dialogue national qui a regroupé une partie de l’opposition et de la société civile s’est prononcé sans se positionner clairement sur l’offre du pouvoir. Les participants à cette rencontre qui a attiré l’attention des observateurs mais surtout des médias ont formulés des propositions qui se rapprochent dans le fond et dans la finalité avec celles annoncées par le Chef de l’Etat Abdelkader Bensalah, dans son discours prononcé mercredi dernier. Tout en nuançant et sans afficher ouvertement leurs positions sur les garanties déclinées par celui qui incarne officiellement l’autorité suprême du pays depuis début avril dernier, les signataires du communiqué final montrent une certaine flexibilité et une souplesse dans leur position. En d’autres termes, on relève une disposition et une disponibilité même timide à accepter de discuter avec les tenants du pouvoir sur certaines questions sur lesquelles ils convergent politiquement. Par leur déclaration signée et assumée publiquement, une partie de l’opposition est tombée d’accord avec certains points avancés par le pouvoir en place. Toutefois, il est prématuré de parler d’un dégel de la situation entre les tenants du pouvoir et l’opposition sur la question du dialogue. Tandis que la rue continue à réclamer un changement total du système, des formations de l’opposition esquissent des ébauchent de solutions qui se situent à mi-chemin entre les propositions du pouvoir et les revendications de la rue. Le juste milieu en quelques sorte pour tenter de faire un juste équilibre raisonnable entre les deux parties. En rendant public un communiqué dans lequel ils énumèrent les préalables pour une sortie de crise, les conclavistes de Ain Benian espèrent arracher plus de concessions du pouvoir pour entamer les discussions et enclencher un processus qui déboucherait sur une présidentielle dans des délais raisonnables, soit avant la fin de l’année en cours ou au plus tard durant le premier trimestre 2020. En attendant, l’autre partie de la classe politique se radicalise et refuse tout sortie de crise tant que les revendications des citoyens ,qui manifestent de plus en plus en nombre impressionnant chaque vendredi,ne sont pas satisfaites. La décantation n’est pas pour demain sur la scène politique. Les regards seront braqués sur les centres de décisions pour connaître le feed-back sur les dernières propositions formulées et la main tendue d’une partie de l’opposition au pouvoir. Même si les propositions émises par le chef de l’état ne font l’unanimité, il n’en demeure pas moins que certains voient en ces engagements et garanties des avancées importantes à saluer en attendant leur concrétisation. Les prochains jours sauront apporter les premiers éléments sur les évolutions que pourraient connaître la scène politique nationale.
M.Ait Mohand