Pour sa première sortie médiatique depuis la démission du président Bouteflika, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’Etat’major de l’ANP, a accusé aujourd’hui, à partir d’Oran, des «parties étrangères» qu’il ne nomme pas, de chercher à imposer leur solution pour la période de transition.
«Avec le début de cette nouvelle phase et la poursuite des marches, nous avons déploré l’apparition de tentatives de la part de certaines parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques avec notre pays, poussant certains individus au devant de la scène actuelle en les imposant comme représentant du peuple en vue de conduire la phase de transition, afin de mettre en exécution leurs desseins visant à déstabiliser le pays et semer la discorde entre les enfants du peuple, à travers des slogans irréalisables visant à mener le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’Etat, voire provoquer une déclaration de l’état d’exception», a-t-il affirmé. Une situation qui, poursuit-il «nous avons récusé catégoriquement depuis le début des événements, car il est irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions qui organisent et supervisent cette opération, et ce, au regard des conséquences découlant de cette situation qui pourraient compromettre tout ce qui a été réalisé depuis l’indépendance à ce jour, en termes d’acquis et de réalisations qui demeurent la fierté des générations », a-t-il affirmé.
Il a apporté son soutien au processus de transition sous la conduite de Bensalah. « Cette phase historique charnière et cruciale requiert, voire impose à l’ensemble des enfants du peuple algérien de prendre en considération que la conduite de la période de transition nécessite un ensemble de mécanismes dont la mise en œuvre doit s’effectuer conformément à la Constitution qui stipule que le Président du Conseil de la Nation que choisit le Parlement avec ses deux chambres, après le constat de la vacance, assume la charge de Chef de l’Etat pour une durée de trois mois, avec des prérogatives limitées, jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République », a-t-il affirmé.
Aussi, poursuit le chef d’Etat major, et «afin de déjouer les tentatives d’infiltration de ces parties suspectes, nous avons consenti tous nos efforts au sein de l’Armée nationale populaire, afin de préserver cet immense élan populaire de l’exploitation par ceux qui le guettent à l’intérieur et l’extérieur, à l’instar de quelques individus appartenant à des organisations non-gouvernementales, qui ont été pris en flagrant délit dont la mission consiste à infiltrer les manifestations pacifiques et les orienter, avec la complicité et en coordination avec leurs agents à l’intérieur ».
Sihem Henine