Faute d’avoir entamerde réellesréformeséconomiques, l’Algérie fait face àune rapide détérioration de ses indicateurs macroéconomiques.
Le financement non conventionnela de nouveau été sollicité pour un montant deprès de 10 milliards de dollars et atteint au total 43,76 milliards de dollars.
Les réserves de changes ont, à fin novembre 2018, baissé à 81,2 milliards de dollars, contre 95,2 milliards en 2017.
Le compte courant débiteur du Trésor est passé de 4 005 milliards de dinars (33,76 milliards de dollars) à fin octobre, à 5 192,2 milliards de dinars (43,76 milliards de dollars) à fin novembre 2018, soit une hausse de 1 187,2 milliards de dinars (10 milliards de dollars), selon le dernier Bulletin de la Banque d’Algérie.
Avec 3 mois de retard, la situation mensuelle de la Banque d’Algérie, publiée dans le dernier Journal Officiel (n°9) daté du 6 février 2019, fait apparaitre une nouvelle sollicitation par le gouvernement du financement non-conventionnel d’un montant de près de 10 milliards de dollars.
A la fin de l’année 2018 et en l’absence d’une autre sollicitation du financement non conventionnel, le solde débiteur du Trésor, au titre de l’article 45 bis de l’ordonnance 03-11, aura atteint près de 43,76 milliards de dollars.
En septembre 2017, lors de la présentation de son plan d’action devant le Parlement, M. Ouyahia avait avancé que la dette publique ne dépassait pas les 20 % du PIB. 15 mois plus tard, la dette a fortement progressé.
Dans la déclaration de politique générale qu’il présentera le 25 février 2019 devant l’APN, le Premier ministre avance, sans en dévoiler le montant, que la dette publique intérieure représente désormais 36 % du PIB.
La dette publique intérieure est constituée essentiellement du solde débiteur du Trésor auprès de la Banque d’Algérie et des dettes des entreprises publiques.
Le gouvernement ne communique toutefois pas sur le stock exact de la dette intérieure ni sur sa ventilation.
Dans le même document, M. Ouyahia estime le PIB pour 2018 à 184 milliards de dollars. La dette publique a atteint donc, selon les chiffres du Premier ministre, 36 % de 184 milliards de dollars, soit 66,24 milliards de dollars.
Avec les 10 milliards de dollars supplémentaires (financement non conventionnel) de novembre 2018, la dette publique intérieure a atteint les 76,24 milliards de dollars, soit 41,4 % du PIB.Et si l’on se base sur les chiffres du FMI, qui avance un taux de 48 % pour 2017, la dette publique intérieure serait, avec l’aggravation du solde du Trésor en 2018, proche de 55 % du PIB.
Nouvelle baisse des réserves de changes
Par ailleurs, la situation mensuelle de la Banque d’Algérie révèle que les réserves de changes se sont établies à 81,2 milliards de dollars, à fin novembre 2018, contre 95,2 milliards de dollars à la même période en 2017, soit une baisse de près de 14 milliards de dollars.
Pour le FMI, si l’Algérie n’entame pas des réformes urgentes, elle sera dans l’obligation de recourir, à partir de 2022, à l’emprunt extérieur pour couvrir ses importations.Voir avant si le baril de pétrole chutait brutalement.
Larbi Ghazala