Et c’est parti pour un autre vendredi de folie ! Un vendredi d’ailleurs très spécial dans la mesure où il coïncide avec le 8 mars, la journée internationale pour les droits de la femme.
A Alger comme partout comme dans les 48 wilayas du pays, des marées humaines ont envahi la rue pour dire tout simplement ‘‘Non au 5ème mandat’’ de Bouteflika, toujours en Suisse où il se trouve depuis deux semaines maintenant. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes se sont en effet donnés le mot pour se retrouver à la place Audi, la Grande Poste, la place du 1er mai ou encore la rue Hassiba Ben Bouali.
Drapés pour beaucoup d’entre eux de l’emblème national et des écharpes aux couleurs algériennes, les manifestants ont scandé comme à l’accoutumé les slogans anti-pouvoir que tout le monde connait désormais par cœur, sous l’œil vigilant d’un important dispositif sécuritaire. Ils ont également réitéré leurs intentions pacifistes à travers ‘‘silmiya, silmiya’’ ou encore ‘‘chorta chaâb, khawa khawa’’.
En haut, dans les balcons des imposants immeubles, on observe beaucoup de drapeaux algériens qui y sont accrochés en signe de soutien aux manifestants. Jusqu’à 15H30, tout se déroulait dans le calme et la bonne ambiance. En force pour ce 8 mars, les femmes étaient accompagnées de leurs enfants. Beaucoup d’entre elles avaient même des roses qu’elles comptaient offrir aux forces antiémeutes.
Les principales artères d’Alger-centre étaient donc noires du monde, de la rue Didouche Mourad jusqu’à la Grande poste et même la rue Larbi ben M’hidi dont des flots de citoyens se déversaient, arrivant de Bab El Oued et la Casbah. Le nombre important des manifestants freine le mouvement, comme c’est le cas au tunnel de la faculté et au boulevard Mohamed V, pleins à craquer. A noter que les rassemblements ont commencé bien avant la fin de la prière de vendredi. Avant midi même, des centaines de citoyens ont commencé à se retrouver au niveau de la Grande poste, la place Audin et la place du 1er mai.
Présent dans la foule pour apporter son soutien à ce mouvement de manifestation, Ali Ghediri, l’un des principaux candidats à la candidature des présidentielles du 18 avril a été chahuté du coté de la Place Audin et accueilli à son arrivée par des “Dégage, dégage’’, ce qui l’a contraint de quitter les lieux illico presto. Il a eu sans doute un avant-gout de sa cote de popularité !
Liès Bourouis