On parle de M. Ramtan Lamamra depuis déjà quelques jours. Au moment où la colère citoyenne contre la candidature à un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika bat son plein, certains regards préfèrent se tourner déjà vers l’avenir. C’est ainsi que son nom revient de plus en plus souvent : et est présenté comme «l’homme de la situation».
Décryptage.
À 67 ans, cet homme discret et chevronné a réussi à gravir les échelons en silence, critères indispensables à tout présidentiable, d’autant plus qu’est récemment de retour à la politique active par la grâce d’une nomination, le 14 février, au poste conseiller diplomatique auprès du Président de la République.
Durant sa longue carrière entamée en 1976, M. Lamamra, diplômé de l’École nationale d’administration (ENA) d’Alger, a occupé plusieurs postes en Algérie et à l’étranger, dans des organismes régionaux et mondiaux. Il a été ministre des Affaires étrangères de 2013 à 2015, puis ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de 2015 à 2017.
Il a été également Commissaire à la Paix et à la Sécurité (CPS) de l’Union africaine (2008-2013) et Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (2005-2007). Lamamra a été aussi ambassadeur de l’Algérie dans plusieurs pays dont les États-Unis (USA), Djibouti et l’Éthiopie.
Durant ces deux dernières années, le nouveau conseiller diplomatique auprès du président Bouteflika a été désigné membre du Haut-Comité consultatif de l’ONU, chargé de la médiation internationale, en septembre 2017, puis membre du Conseil d’administration de l’ONG International Crisis Group (ICG), basée à Bruxelles, depuis juillet 2018.
Des observateurs y voyaient déjà en cette désignation une première étape pour le préparer à des fonctions plus importantes. Avec les derniers évènements que connait notre pays, ce processus semble ainsi s’accélérer à une vitesse vertigineuse et inimaginable.
Sihem Henine