Au tour des blouses blanches ! Après les étudiants, les avocats, les magistrats et autres catégories de la société, c’était, hier, au tour des médecins, des paramédicaux et des pharmaciens d’investir la rue pour exiger, dans un cadre pacifique et dans une ambiance plutôt festive, le changement et s’opposer au prolongement du 4ème mandat du président de la République, qui expire, rappelons-le, le 28 avril prochain.
Une fois n’est pas coutume, ils ont laissé à coté et mis entre parenthèse leur revendications pour se concentrer sur plus important, en l’occurrence l’avenir de leur pays et le sort de leurs enfants. Car il ne faut pas occulter le long combat que mènent, depuis plusieurs années déjà, les praticiens de la santé pour faire aboutir leurs doléances d’ordre social. On pense notamment aux médecins résidents qui ont défrayé la chronique à l’occasion des grèves cycliques qu’ils ont observé dans un passé récent, allant jusqu’à gagner la sympathie des citoyens. Ainsi donc, et un peu partout en Algérie, les professionnels de la santé ont répondu aux appels lancés par le Syndicat national des praticiens de la santé publique et l’ordre (SNPSP) et du Conseil national de l’ordre des médecins et se sont rassemblé dans les places publiques pour organiser ensuite d’imposantes marches, comme ça été le cas dans la capitale où ils se sont donnés rendez-vous au CHU Mustapha Pacha, vers 10H. Formant une longue procession, les manifestants vêtus pour la circonstance de leurs blouses blanches sont ensuite dirigés vers la Grande-poste et la placette Audin en empruntant la rue Hassiba Ben Bouali et le boulevard Amirouche.
Ils scandent tout au long de la marche des slogans anti-pouvoir et exigeaient tout simplement le changement de système politique et le départ de toutes les composantes du régime actuel. ‘‘Non au prolongement du mandat de Bouteflika’’, ‘‘Non à la gouvernance dans un cadre anticonstitutionnel’’, “Pouvoir illégitime dégages ! ” ‘‘Algérie libre et démocratique’’ ou encore ‘‘Chaâb, chorta, khawa khawa’’ (peuple et policiers sont des frères) ont été à ce propos longtemps entonnés par les blouses blanches dont beaucoup d’entre elles étaient drapées de l’emblème national. Un peu plus tard, vers la fin de la matinée, les praticiens de la santé ont été rejoints par des centaines d’étudiants alors que dans le ciel, un hélicoptère de la sûreté nationale survolait le périmètre, comme il est désormais de coutume, depuis le début des manifestations, le 22 février dernier.
Liès Bourouis