Pour ce deuxième mardi du mois de Ramadhan, les étudiants maintiennent la mobilisation pacifique contre le régime et sont sortis en force dans les rues de plusieurs villes d’Algérie pour réitérer ce qu’ils réclament depuis le début du mouvement populaire, le 22 février dernier.
Malgré en effet le jeûne, ils étaient des dizaines de milliers à manifester dans le calme contre le système et le maintien des élections présidentielles du 4 juillet prochain, à l’exemple de la capitale où les manifestants se sont regroupés dés 10h au niveau de l’esplanade de la Grande-poste, drapés pour un grand nombre d’entre eux de l’emblème nationale. Ils ont réclamé le départ du chef d’Etat par intérim, Bensalah, et du gouvernement dirigé par le Premier ministre, Bedoui, et scandé des slogans hostiles à Gaid Salah, le chef d’Etat-major de l’ANP.
Cependant, et contrairement aux marches précédentes, les étudiants ne se sont pas contentés de leur habituel carré mais ils ont décidé de marcher jusqu’au siège de l’Assemblée nationale. Ainsi donc, ils sont parvenus à déjouer le dispositif de sécurité et à forcer le passage du barrage de la place Sofia pour se diriger vers leur objectif. Certains ont emprunté le boulevard Zighoud Youcef quand d’autres ont opté pour la rue Asselah Hocine, située en parallèle du front de mer. Entre-temps, la circulation devenait difficile dans plusieurs artères du centre-ville.
Arrivés sur place, ils ont scandé des mots d’ordres hostiles au président de l’APN, Moad Bouchareb, l’un des trois ‘‘B’’ encore en place, et fait part de leur rejet des élections avant de mettre le cap sur le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed près la Cour d’Alger via la rue Abane Ramdane, poursuivis aux pas presque en sprintant des dizaines d’éléments de forces antiémeutes qui ont quadrillé le siège du tribunal pour parer à toute mauvaise surprise.
Aux coups de ‘‘système dégage’’, ‘‘dawla madania machi 3askariya’’ (Etat civil pas militaire), ou encore ‘‘On ne veut pas d’une justice sélective’’, les plusieurs centaines de manifestants ont passé un bon ‘‘quart d’heure’’ alors qu’un hélicoptère survolait depuis la matinée le centre de la capitale.
Liès B.