Parmi les nouveaux slogans ayant fait leur entrée lors de la manifestation grandiose qu’a connu le pays aujourd’hui, figure en bonne place ceux hostiles au président français Emmanuel Macron, lui reprochant de s’ingérer dans les affaires internes de notre pays.
Les Algériens ont, en effet, vu d’un très mauvais œil la dernière réaction de Macron où il apportait son soutien à peine voilé, au régime algérien, pourtant largement contesté par les manifestants.
«La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect », a-t-il écrit sur Twitter.
Un message qui n’était pas du goût des Algériens qui n’ont pas hésité à exprimer leurs indignation. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Macron prépares du Bois, notre gaz on le récupère», «Macron désormais le gaz appartient aux Algériens» ou encore «Macron occupes toi de tes gilets jaunes».
La figure emblématique de la Révolution algérienne Djamila Bouhired a, rappelons-le, commenté mardi « le soutien du président français au coup d’État programmé de Abdelaziz Bouteflika» en considérant l’action d’Emmanuel Macron comme une « agression contre le peuple algérien ». Il est inconcevable, écrivait-elle, de «voler au secours d’un régime autoritaire largement rejeté».
La figure historique estime que « plus d’un demi-siècle après l’indépendance, le système politique installé par la force en 1962 tente de survivre par la ruse, pour continuer à opprimer les Algériens, détourner nos richesses, et prolonger la tutelle néocoloniale de la France pour bénéficier encore de la protection de ses dirigeants ».
Djamila Bouhired conclut en lançant un appel à la jeunesse algérienne et leur demandant de « ne pas les laissez voler votre victoire ! ». Un appel auquel les millions de manifestants sortis à travers le territoire national aujourd’hui, ont répondu sans modération.
Ines Amroude