Des milliers de personnes défilent en ce moment dans les artères principales de la capitale pour dire non au 5ème mandat d’Abdelaziz Bouteflika et revendiquer des changements politiques. Ils scandent des slogans hostiles au pouvoir et demandent un «départ immédiat» de tous les responsables étant à l’origine du marasme politique que vit l’Algérie.
Il était 14h00, lorsque les manifestants qui commençaient déjà à se rassembler à la place du 1er mai, depuis la fin de la matinée, ont voulu «bouger» à destination de la Présidence. Comme partout dans la capitale et dans les autres régions du pays, un dispositif sécuritaire imposant y est déployé. Les policiers qui ont commencé par empêcher les manifestants de marcher ont fini par céder mais en réorientant la foule vers la Rue Hassiba Benbouali. Sur les pancartes brandies on pouvait lire sur la majorité le chiffre 5 barré en rouge. «Djazair Houra dimokratiya», «l’Algérie n’est pas la Syrie» et «20 ans cela suffit» scandent les manifestant que rien ne semble arrêter. Hommes, femmes, vieux jeunes et moins jeunes, tous sont sortis pour une seule revendication : empêcher Bouteflika de briguer un 5ème mandat à la tête de l’Etat. «J’avais 5 ans quand Bouteflika est arrivé au pouvoir en 1999, j’en ai 25 maintenant et franchement je ne veux plus que ça continue (…) nous devons prouver que le pouvoir doit revenir au peuple et qu’il n’est plus question de se laisser faire», affirme Djamel sorti manifester avec son père.
Une organisation parfaite caractérise cette première heure de la mobilisation durant laquelle les citoyens rappellent à chaque qu’elle doit être pacifique.
Rappelons que ce mouvement de contestation, sans précédent, a pris de l’ampleur vendredi dernier, lorsque des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Alger en dépit de l’interdiction de toutes manifestations. La semaine a ensuite été marquée par des actions de moindre ampleur et un regain de mobilisation avec la marche des étudiants mardi et le rassemblement des journalistes jeudi.
La marche de ce vendredi est d’autant plus importante que la date limite pour déposer les candidatures à la présidentielle du 18 avril est fixée au 3 mars à minuit.
Kh. Ben