A défaut des étudiants qui ont été priés de prendre des vacances anticipées, ce sont des milliers de lycéens et même de collégiens qui ont investi, ce dimanche la rue et pris le relais du mouvement estudiantin dans plusieurs wilayas du pays.
Et comme depuis le début des manifestations anti-5ème mandat, des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés. Dans la capitale, des marches ont été observées dans plusieurs communes, notamment à Alger-centre où les établissements scolaires ont connu tôt le matin une ambiance particulière. Drapés de l’emblème national, garçons et filles ont exprimé leur refus de voir le président de la République briguer un 5ème mandat et même s’il est vrai que l’ampleur des manifestations n’a rien à voir avec celles des étudiants, force est d’admettre que les lycéens ont fait quand même entendre leur voix et perturbé la circulation routière, notamment du coté de la rue Didouche Mourad et la place Audin, le cœur d’Alger. Cependant, on signale des rassemblements dans quelques campus universitaires, pour préparer d’autres actions pacifiques.
En parallèle à ces protestations, une grève générale a été observée un peu partout dans le pays. Après un début mitigé dans la matinée, le mouvement a pris de l’ampleur au fil du temps. Les magasins étaient fermés dans les principales artères de la capitale comme les rues Larbi Ben M’hidi et Didouche Mourad. De grosses entreprises dont Sonatrach, Sonelgaz et d’autres sociétés implantées dans des zones industrielles, notamment celles de Rouiba ont cessé de fonctionner. Idem dans les administrations publiques, à l’exemple de nombreuses mairies qui ont observé la grève, et surtout les transports publics, très perturbés ce dimanche. Les commerces qui hésitaient au début ont fini progressivement par baisser rideau. Par voie de conséquence, une certaine tension sur des produits de première nécessité a été observée dans plusieurs quartiers, notamment sur le pain qui s’est fait rare. Il faut dire que nombreux sont les citoyens qui ont été pris au dépourvu, croyant sans doute que les appels lancés sur les réseaux sociaux concernant l’observation de la grève et de la désobéissance civile, du 10 au 14 mars, n’allaient pas être autant suivies. Mais aux dernières nouvelles, les commerces peuvent reprendre leurs activités à partir de 17H, histoire de permettre aux citoyens de se ravitailler en attendant la suite des événements.
Liès Bourouis