Le roi Mohammed VI a invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune à venir « dialoguer » au Maroc, faute de n’avoir pu le faire lors du sommet de la Ligue arabe à Alger, a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
Cette déclaration cache en fait le terrible malaise dans lequel se trouve la partie marocaine après la pathétique parade de son souverain.
En effet, comment expliquer qu’à ce niveau, celui d’un sommet qui réunit toutes les sommités politiques du monde arabe, l’on puisse se permettre de laisser planer le doute quant à une participation imminente, pour se désister à la dernière minute ?
Si elle a fait de l’effet, l’annonce a été reléguée aux dernières préoccupations dans ce sommet où il y’a des questions plus importantes à traiter, telles celles de la remise au centre des débats de la question de la cause palestinienne et celle de la refondation des instruments régissant le fonctionnement de la Ligue arabe, pour une meilleure efficacité.
Incontestablement Mohammed VI qui avait fait part ces derniers jours de son intention de se rendre à Alger, où il avait été convié en tant que chef d’État du Maroc par le président Tebboune, a peut-être raté une occasion historique de remettre les relations sur rails.
Son argument fallacieux qui indique que «ce genre de rencontre ne peut pas s’improviser dans un salon d’aéroport», aurait pourtant constitué un bon début de dégèlement des rapports bilatéraux, en présence de «grands frères» et amis communs qui auraient justement aidé le souverain chérifien à amorcer de nouveau un dialogue avec le voisin qui, le premier, lui a tendu la main.
C’est d’ailleurs ce qu’a regretté le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra qui a parlé d’«occasion perdue» en évoquant l’absence du chef d’État marocain. Ceci d’autant que tous les facteurs permettant une amorce du dialogue étaient réunis. Fautes d’argument après cette déclaration du chef de la diplomatie algérienne, le Makhzen verse, comme à son accoutumée dans la tergiversation.
Raison pour laquelle, l’on peut qualifier l’invitation ouverte pour le président Tebboune de se rendre au Maroc, de « ridicule ». «C’est comme si vous faisiez une fête et que la personne invitée ne vienne pas et vous dis que vous pouvez venir chez elle après, c’est un non sens», m’a dit ce matin un jeune rencontré chez le boulanger, ne pouvant s’empêcher de rire face à cette proposition incongrue. « On le croyait plus intelligent que ça », a t’il renchéri, « dommage » ! Oui, dommage, parce qu’au final, comme dit l’adage, les absents ont toujours tort !
Amira Mey