Une fonctionnaire marocaine de l’Unesco est visée par une enquête administrative interne. Elle est accusée par sa direction d’avoir divulgué le contrat liant l’organisation internationale et la plateforme d’investigation Freedom Voices Network, qui avait publié une enquête sur le logiciel espion Pegasus, il y a plus d’un an.
Il s’agit de Ouafae B., dont la fonction exacte, est cheffe d’unité administrative. On lui reproche d’avoir divulgué des informations au sujet des liens entre l’Unesco et la plate-forme d’investigation Freedom Voices Network ayant soutenu Forbidden Stories dans ses révélations au sujet de Pegasus en juillet 2021.
La responsable de l’unité administrative est accusée d’avoir téléchargé sept fois les documents et consulté le contrat octroyé à Freedom Voices Network afin d’en divulgué le contenu à un tiers.
Les documents téléchargés et les informations puisées ont coïncidé par la suite par la publication par le média parisien panafricain Jeune Afrique, d’informations sur les financements reçus de la plate-forme à l’initiative du projet Pegasus de la part de l’Unesco.
Le montant accordé, dont le versement était prévu en trois tranche, entre novembre 2020 et juillet 2021, est relativement faible (35.000 dollar, par rapport à ceux qu’a reçus l’association de la part de divers fonds et fondations.
Freedom Voices Network, déclare aussi avoir perçu près de 600.000 euros en 2018 et 2019 de la part de donateurs, tels que Luminate, Open society , la fondation Veronica.
Le dossier est maintenant transmis au directeur général de l’administration et du management à l’Unesco Nicholas Jeffreys.
Le Maroc, en tant que membre de l’Unesco, qui a par ailleurs porté plainte pour diffamation contre Forbidden Stories, n’apprécie guère cette connexion.
Portant l’affaire devant la justice en France et ailleurs, le Maroc a été débouté. En juillet dernier, l’ONG Amnesty international a affirmé, que le logiciel espion Pegasus continuait d’être utilisé dans certains pays, notamment au Maroc, une année après l’éclatement de l’affaire, en raison notamment de l’absence d' »un moratoire mondial » sur la vente de ce type d’équipement. P
Pire, au cours de l’année écoulée, « le Security Lab (d’Amnesty international) a découvert de nouveaux cas de personnes ciblées au moyen de Pegasus au Maroc (…) ».
De plus, le Security Lab a confirmé « de façon indépendante de nombreux cas supplémentaires où Pegasus continuait d’être utilisé pour cibler de façon illégale des personnes » au Maroc et en Espagne, ou même par l’entité sioniste.
« Une année après les révélations concernant le Projet Pegasus qui ont ébranlé le monde, il est très inquiétant de constater que les entreprises de surveillance continuent de tirer profit des violations des droits humains à l’échelle mondiale », a déclaré Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech.
Plusieurs enquêtes et procès contre la société de l’entité sioniste NSO, qui a conçu ce programme espion, sont en cours en Inde, au Mexique, en Espagne, en Pologne et en France.
En mars, le Parlement européen a mis en place la commission d’enquête PEGA pour enquêter sur l’utilisation de Pegasus et d’autres logiciels espions en Europe. Au total, ce sont quelque 50.000 numéros de téléphones de personnalités de plusieurs pays comme la France, la Belgique et l’Espagne qui sont concernés par des attaques de ce logiciel sioniste.