Les pouvoirs publics se sont engagés à lutter contre les
accidents de la circulation avec des mesures rigoureuses et plus sévères pour
juguler ce fléau qui continue de faucher des vies humaines, avec plus de 3.200
personnes et plus de 31.000 blessés enregistrés en 2019.
Un exposé présenté par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et
de l’Aménagement, lors du Conseil des ministres lundi, fait état de 22.500
accidents corporels durant 2019 entraînant 3.200 décès et 31.000 blessés. Ces
sinistres coûtent annuellement près de 100 milliards DA.
Il est à noter, également, que depuis le début de l’année 2020, quelque 5.349
accidents ont été enregistrés ayant coûté la vie à près de 200 personnes et
plus de 6.500 blessés, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués par
les services de la Protection civile.
Face à cette situation, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a
ordonné, lors du Conseil des ministres, la prise de mesures juridiques
« adéquates » pour la criminalisation du comportement des conducteurs
de bus de transport public et scolaire en cas de « faute humaine par
négligence, imprudence ou irresponsabilité ».
Les employeurs qui recrutent des conducteurs « sans s’assurer, au
préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur
parcours professionnel » doivent également être concernés par ces mesures.
Dans le même cadre, le chef de l’Etat a ordonné « le durcissement, de
concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre
de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne
les moyens de transport collectif et scolaire ».
Le facteur humain à l’origine de 96% des
accidents
Le facteur humain demeure la « cause principale de ces accidents dans
96% des cas », selon les services de sécurité.Déplorant le fait que « toutes les mesures préventives et dissuasives
prises pour juguler ce phénomène ont montré leurs limites », le ministre de
l’Intérieur avait souligné « l’impératif de changements radicaux »,
insistant, à cet égard, sur la nécessité de l’intensification des opérations de
contrôle en focalisant sur les infractions liées à l’excès de vitesse, outre la
multiplication des opérations d’accompagnement des usagers de la route,
notamment les motocyclistes et les conducteurs des véhicules de transport des
voyageurs et des marchandises.A ce propos, le directeur de la sécurité publique, le Contrôleur de police
Aïssa Naïli, avait rappelé les efforts consentis par les unités de la sécurité
routière pour trouver les solutions adéquates à même de réduire les accidents
de la route.Il a fait état de l’actualisation à venir de l’arsenal juridique relatif à
la sécurité routière, la préparation d’un projet pour le renforcement de la
prévention routière à travers la réalisation des données sur les raisons de ces
accidents et le traitement des lacunes enregistrées.Il avait également mis l’accent sur l’impératif de mettre en place des
moyens modernes au niveau des routes, notamment des caméras et la
généralisation des radars, plaidant pour l’intensification des actions de
sensibilisation au lieu des mesures coercitives afin de consacrer une culture
routière.