Le mouvement des protestations contre le 5ème mandat de Bouteflika gagne sérieusement du terrain. Aujourd’hui, c’était au tour des avocats qui ont organisé un sit-in au niveau du tribunal de Sidi M’hamed près la Cour d’Alger pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «coup de force qui se prépare à l’occasion des présidentielles du 18 avril». Mais aussi pour exprimer leur colère suite aux interpellations jugées arbitraires, opérées la veille, par les forces de police sur de dizaines de manifestants « pacifiques » lors du rassemblement auquel a appelé le mouvement ‘‘Mouwatana’’, dont quelque uns de leurs confrères. Regroupées d’abord dans la rue, devant l’entrée de l’imposant ex-palais de justice, rue Abane Ramdane, les robes noires ont été contraintes par l’important dispositif de sécurité de rejoindre le grand hall du tribunal. Elles scandaient des slogans hostiles au pouvoir, plus particulièrement au 5ème mandat et déploré le non respect de la Constitution. «Nous ne pouvons plus accepter de voir à chaque fois le texte fondamental de notre pays foulé au pied. C’est trop ! », s’emportent les avocats. Les robes noires estiment, par ailleurs, que la candidature de Bouteflika pour un 5ème mandat est « contraire » à la Constitution en raison de son état de santé qui ne lui permet pas d’exercer ses missions.
« Nous devons être mobilisés pour faire barrage à ce tour de force. Tout le monde est concerné, toutes les corporations sont appelées à réagir », affirment les avocats qui tiennent à apporter leur soutien aux citoyens sortis dans les rues, le 22 février.
Il est à noter que de grosses manifestations contre le 5ème mandat sont prévues, demain, dans les campus universitaires, à l’initiative des étudiants. Ces derniers, se disent «outrés» par la prise de position de plusieurs organisations estudiantines en faveur du camp de Bouteflika, tiennent à démontrer le contraire et prouver que ces organisations ne représentent que leurs responsables, qualifiés du reste «d’opportunistes» et de «vendus».
Liès Bourouis