A Alger comme à Guelma, Bouira, Constantine, Bejaia, Tizi-Ouzou et d’autres villes d’Algérie, le mouvement de protestation ne s’affaiblit pas au lendemain de la feuille de route proposée par le président de la République à la nation et dans laquelle, il a annoncé, entre autres, le report des élections présidentielles du 18 avril.
A l’exemple des étudiants qui se sont donnés le mot pour se rassembler dans les espaces publiques et organiser des marches afin de dénoncer les mesures prises par Bouteflika.
C’est sans surprise que les plus importantes marches ont eu lieu, à Alger. Les manifestants ont en effet investi la rue depuis la matinée, scandant des slogans hostiles au pouvoir. Cette fois-ci, point de 5ème mandat. De nouveaux slogans ont été réadaptés à la nouvelle situation et les revendications principales portent sur le refus de reporter le scrutin et de la prolongation illégale et indéterminée du 4ème mandat. Le nouveau Premier ministre a eu également sa dose à travers des pancartes dans lesquelles, on pouvait lire notamment ‘‘Nous ne voulons pas de Bedoui’’. Les étudiants ont même innové en mettant en place un ‘‘Post-it’’, un sorte un mur de la liberté d’expression dans lequel, les manifestants donnent cour à leur imagination et proposent des idées à débattre publiquement.
A la place Audin et au noveau de l’esplanade de la Grande poste, des milliers d’étudiants dont beaucoup étaient drapés de l’emblème national ont protesté contre le prolongement du 4ème mandat sous l’œil vigilant des forces anti-émeutes, assistées par un hélicoptère de la sûreté nationale qui survole la capitale depuis le début des manifestations. La circulation automobile a été fortement perturbée, voire carrément paralysée dans certaines artères comme la rue Didouche Mourad. « Nous continuerons de manifester jusqu’à ce que nous atteignions notre but, à savoir le changement du système. Ce qu’a proposé Bouteflika s’apparente plus à de la provocation. Y en a marre des mêmes têtes », déplorent en substance les manifestants qui semblent déterminés.
Dans les réseaux sociaux, rendez-vous est pris par les algériennes et les algériens pour le 15 mars, le 4ème vendredi de suite, pour accentuer la pression sur le pouvoir. Ça risque de chauffer !
Liès Bourouis