Les contorsions et les sorties incongrues du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui préside la délégation de son pays en l’absence de dernière minute du souverain chérifien Mohamed VI, exécutées en marge du Sommet de la Ligue arabe qui se tient à Alger, continuent de plus belle, dans le dessein inavoué est de « chahuter » les travaux du 31e Sommet d’Alger.
Son succès est le dernier souci du monarque chérifien. Au commencement, des sources marocaines annonçaient, depuis plusieurs jours, que Mohammed VI ferait personnellement le déplacement à Alger. Mais «nous avions été informés ce matin (lundi dernier, veille de la tenue du Sommet)) que ce ne sera pas le cas», dixit Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne. Un changement « inattendu », qui n’a surpris personne.
Et Bourita, le savait pertinemment. En l’absence du chef d’orchestre, c’est le « goual » qui a pris la relève pour pratiquer la « diplomatie du haut-parleur». Le personnage joue un mauvais rôle. Au travail et l’humilité, il préfère le travail superflu et inutile. Et que fait le « goual » ? Ce qu’il excelle de faire : l’intox, la désinformation et la propagande.
D’Alger, invité du Sommet de la Ligue Arabe, dans un entretien accordé à Sky News Arabia, Nasser Bourita n’a pas rougi en déclarant que « le Maroc n’a menacé personne dans sa souveraineté territoriale », oubliant « la guerre des sables ».
Pour lui rafraichir la mémoire ! C’était à l’automne 1963, un an à peine après l’indépendance algérienne, le Maroc comptait sur ses alliés, notamment français et américain pour son projet expansionniste qui est tombé à l’eau, face aux Algériens qui entendaient bien défendre leur territoire fraichement reconquis. Autre ineptie ! « Le Maroc n’arme aucune milice pour contrarier un État, car la politique étrangère doit être fondée sur l’ambition et la clarté », dit-il.
En Algérie, tout est clair : le Gouvernement, tous les partis et toutes les composantes de la société civile, exprime le soutien aux décisions de la légalité internationale, qui exigent l’application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination jusqu’au recouvrement de la liberté et de l’indépendance.
La mémoire courte du Goual
Une position de principe, claire, nette et précise ! Continuant dans le même sillage, il déclare que « le Maroc n’a jamais attaqué le sol d’un pays arabe, mais le Maroc a le droit de défendre son sol national ». Autre gros mensonge ! Sa mémoire l’a trahi une nouvelle fois. Il efface d’un revers de main, « la guerre des sables ». Qui attaque le Maroc ? La légalité internationale reconnaît aux mouvements de libération d’engager des actions pour libérer leur pays spolié.
Le Maroc et le Polisario ont bel et bien signé un accord de cessez-le-feu en 1991, préalable à un référendum d’autodétermination, qui n’a toujours pas eu lieu, en raison du reniement du Maroc de ses engagements. Quant à la prétendue « la main du Maroc est tendue en permanence au pays voisin, et Sa Majesté le Roi l’a dit textuellement. L’Algérie ne sera affectée par aucun mal venant du Maroc », Ce que ne dit pas Nasser Bourita, c’est que cette main cache dans son dos un couteau bien aiguisée. Mais, ces intentions qui sont souvent malintentionnées. Le rapprochement et le renforcement des relations entre le Maroc et l’entité sioniste, notamment sur le plan militaire le confirme.
Il a conclu son discours sur cette question : « Il faut être clair, le Maroc n’a pas coupé les relations diplomatiques avec l’Algérie, les relations ont été coupées d’un côté, et les frontières ont été fermées d’un côté, et c’est la réalité ».
Ce n’est pas la première fois que l’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le royaume chérifien. Elles avaient été rompus une première fois entre les deux pays quand, le 7 mars 1976, Rabat mettait fin à ses relations avec Alger, qui avait reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD. Une seconde fois, « L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a déclaré, mardi 24 aout 2021, Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse animée à Alger.
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc voisin, en raison « d’actions hostiles » du royaume à l’égard du pays, a-t-il annoncé. Le ministre a expliqué les raisons de cette décision en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ».
Les frontières fermées ? Qui a instauré le visa en accusant les Algériens d’être des terroristes ? Là aussi, la mémoire fait défait à Bourita. Pour lui rafraichir la mémoire défaillante ! En 1994, le Maroc accuse l’Algérie d’être responsable de l’attentat de Marrakech, instaure des visas pour les Algériens et organise une campagne d’expulsion d’Algériens installés au Maroc.
En réaction, l’Algérie, instaura et le visa et la fermeture des frontières. Une mesure durement ressentie, particulièrement, par les populations marocaines installées tout le long de la frontière algéro-marocaine qui bénéficiaient des « bienfaits » du commerce légal et informel entre les deux pays. Bourita a joué le somnambule. Voilà où la perte de mémoire a mené, le ministre marocain des Affaires Etrangères !