Se propageant à une vitesse inquiétante, les ‘’fake news’’ et autres rumeurs de mauvais goût ont pris ces derniers temps le relais et constituent la principale source d’information pour les citoyens, plus particulièrement depuis le début du mouvement populaire, le 22 février dernier. Souvent alarmistes, ces fausses infos, au demeurant jamais vérifiées, sont lancées avec des visées bien précises et leurs auteurs n’ont qu’un seul but ; faire mal et tenter de manipuler l’opinion publique. Et en l’absence d’une communication juste et fiable, ça donne matière à spéculer, voire plus. Accusations, scandales, polémiques, destitutions, annonces de nomination ou encore atteinte à l’intimité des personnes, le florilège des contenus est riche et varié. Et malin celui qui peut distinguer le vrai du faux même si à 99%, il ne s’agit que d’intox. Distillés d’abord par la vox-populi et les réseaux sociaux, facebook notamment, la «contagion» touche désormais les médias, presse écrite et chaines TV confondues, ce qui est dangereux en cette conjoncture hyper sensible que traverse notre pays. Ne prenant pas la peine de vérifier ces informations, les journalistes donnent ainsi raison à tous ceux qui ont une dent contre la corporation.
Cette absence de professionnalisme confirme malheureusement le sentiment de beaucoup de citoyens qui critiquent à longueur de journée la presse algérienne, déjà en mal de crédibilité.
Les exemples sont légion pour illustrer cette mascarade qui laisse l’opinion perplexe et désemparée. Le dernier en date n’est autre que cette (fausse) information donnée par un quotidien connu sur la place médiatique, donnant dans son édition de ce samedi l’ex-ministre de la Justice, garde de Sceau, Tayeb Louh, pour arrêté au niveau des frontières algéro-marocaine. La nouvelle qui s’est rapidement propagée a été cependant vite démentie par l’intéressé lui-même via une vidéo le montrant libre comme l’air !
Quelques heures auparavant, de nombreux sites d’information électroniques, relayés par facebook, révélaient que le successeur du général-major Tertag à la tête du DRS était tout désigné, en la personne du général-major Kaidi. La source d’information ? Aucune si ce n’est des spéculations recoupées ici et là et dont l’origine est bien entendue inconnue.
Ces faits posent inévitablement un sérieux problème de déontologie et d’éthique journalistiques au moment où les journalistes réclament plus de liberté d’expression et dénoncent la censure et autres formes de pression. Paradoxe, quand tu nous tiens !
Liès Bourouis