Les scandales financiers an Algérie semblent atteindre des proportions insupportables dégradant ainsi, fortement, l’image du pays. Les révélations fracassantes nous viennent cette fois-ci de M Abdelmalek Serai, expert et consultant international en économie. Invité au Forum du quotidien El Moudjahid, l’expert a affirmé que malheureusement, «les scandales mettant en cause plusieurs entreprises nationales et étrangères se succèdent en Algérie et n’ont plus de limite allant jusqu’à opérer des majorations de leurs importations pour procéder au transfère des devises à l’étranger ». Il révèle dans ce sens que prés de 160 milliards de Dollars ont été rapatrié illicitement à l’étranger au cours des cinq dernières années. «Des milliers de personnes sont à l’origine de ces transferts illicites», affirme-t-il. Allant encore plus loin, l’orateur explique que malheureusement «ces chiffres ne représentent qu’une infime partie du mouvement des fuites des capitaux importants que connaît le pays ces dernières années». Détaillant ses propos, M. Serrai explique que «contrairement à des idées reçues, ce trafic ne se fait pas uniquement par le canal bancaire mais plutôt par le biais de surfacturations des importations, notamment d’équipements et des projets d’investissements».
Il faut dire que malgré la multitude de mises en gardes les instituions chargées du contrôle n’ont toujours pas mis en place «un système de veille efficace sur les prix des produits et services sur les marchés internationaux pour endiguer cette hémorragie».
Il reconnait dans ce sens que «l’Algérie n’est pas assez outillée pour lutter contre les transferts illicites de devises qui font perdre au Trésor Public des sommes colossales en euros et en dollars».
Ces sommes, aussi faramineuses soient-elles, ne reflètent qu’un partie du transfert illicite à travers des opérations de surfacturations et les chiffres réelles doivent encore être beaucoup plus importants. D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes de contrôles à même de remédier à cette situation. «Tout le monde, ou presque, profite du volume gigantesque des importations de l’Algérie pour s’enrichir sur le dos de notre économie», regrette l’hôte d’El Moudjahid.
Ines Amroude