Le Chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah a choisi la veille de la célébration du double anniversaire de la fête de l’indépendance nationale et celle de la jeunesse pour s’adresser à la nation. Dans un discours fort en annonces et en engagements, Bensalah a réitéré la volonté et la détermination de l’Etat à œuvrer inlassablement pour trouver la solution à la crise politique qui persiste depuis des mois. Dans cette allocution qui tranche avec les précédentes, le chef de l’Etat est allé loin dans les concessions offertes pour la réussite du processus de sortie de crise engagé par les décideurs. Sur le dialogue, rappelé comme instrument essentiel de la solution, des engagements publics et officiels sont pris par Bensalah. Les concertations seront menées et conduites par des personnalités indépendantes crédibles non partisanes et sans ambitions politiques,en d’autres termes désintéressées. Cette annonce se veut comme une preuve de la bonne foi et volonté de l’état de donner plus de chances au dialogue pour aboutir à un consensus autour des questions essentielles. En s’écartant de la conduite de cette phase de concertation, les décideurs montrent la voie et appelle à la sagesse pour transcender les divergences et querelles pour s’atteler aux problèmes de fond. Sur l’impératif de la tenue des élections dans la transparence et la régularité, le message délivré par Bensalah est sans appel. La constitution et la mise en place d’une autorité totalement indépendante pour l’organisation de scrutin présidentiel en constitue la garantie la plus importante. Ce point sera une des questions qui seront débattues lors du dialogue entre les différentes personnalités, partis et organisations de la société civile. La révision des textes législatifs et réglementaires régissant les différentes opérations électorales figure parmi les priorités fixées et annoncées par le chef de l’Etat sous forme d’engagements concrets et fermes . Cette nouvelle offre politique formulée dans un discours solennel empreint de sérieux et franchise constitue une perche tendue à toutes les parties, personnalités nationales, militants et chef de partis activant sur le terrain pour privilégier le dialogue et la concertation sur l’essentiel et permettre l’élection d’un président légitime avec un mandat du peuple pour engager des réformes, toutes les réformes possibles et nécessaires. Le message du peuple a été entendu et ses revendications clairement exprimées sont en partie en phase de concrétisation en attendant la satisfaction pleine et entière de ses aspirations et ses attentes.
Outre ces deux questions politiques largement abordées par Bensalah dans son discours, ce dernier a tenu à faire des rappels à juste titre sur la ferme volonté et la détermination de l’Etat à poursuivre l’opération d’assainissement des institutions et de continuer la lutte contre la corruption selon les lois de la République. Cette feuille de route déclinée répond au souci de faire accélérer la sortie de crise rapide et juste. Le dialogue inclusif auquel a appelé le chef de l’Etat doit déboucher incontestablement sur la mise en place des mécanismes pratiques de la solution souhaitée. Quelle chance de réussite pour cette nouvelle offre politique? Difficile d’anticiper sur les résultats d’une démarche. Il faut attendre d’abord la réaction de la rue pour savoir le sort réservé par le peuple aux propositions de Bensalah. La traditionnelle manifestation de vendredi livrera les premiers éléments de réponses. La classe politique et notamment l’opposition quant à elle est occupée par des réunions cycliques autour des initiatives politiques visant à contribuer au règlement de la crise. La décantation se précise mais, encore une fois, il faut attendre la réaction des citoyens pour se situer sur les perspectives et les évolutions que risque de connaître la scène politique nationale.
M.Ait Mohand