La contestation populaire gronde et d’un vendredi à l’autre la mobilisation va crescendo. Aujourd’hui encore et pour le 4ème vendredi successif et dès les premières heures de cette journée printanière, des hommes et femmes, jeunes et moins jeunes affluent vers le centre d’Alger. Drapés de couleurs nationales et à la main des pancartes écrites en couleurs avec des stylos à billes pour exprimer leurs mécontentement quant aux dernières mesures jugées anticonstitutionnelles prises par le président de la République.
Accompagnée de sa sœur et de sa petite cousine, Amel la trentaine habitant en France était déjà sur place à 9h30. «Je veux participer à cette manifestation, je ne veux pas suivre la révolte d’un peuple à partir des médias, il faut que ce système parte et prenne sa retraite pour laisser place à des idées nouvelles à une Algérie propre », nous affirme-t-elle.
Un peu plus loin, plus précisément à la place Audin, Karim architecte de profession, drapeau tricolores à la main nous a accosté et voulait absolument nous dire quelques mots. « je sui fier d’appartenir à ce peuple, à cette jeunesse qui ne connait pas la fatigue pour transmettre son message de liberté. Un message à travers lequel il demande un changement radical pour que nous puissions avancer », nous lancera Karim la rage au ventre.
Les manifestants qui seront des centaines de milliers ont promis de ne point lâcher et de continuer leur marche pour arriver à bon port et de réaliser leur souhait le plus cher à savoir vivre dans une Algérie nouvelle, forte de sa jeunesse dynamique et créative, s’appuyant sur les véritables fondations démocratiques.
Une manifestation qui sera très certainement une fête ou chaque personne présente sur le terrain de la protestation aura l’occasion de crier haut et fort son ras-le-bol contre un système «utilisant toutes les ruses possibles pour s’accaparer davantage un fauteuil bien qu’inconfortable mais très précieux pour une poigner qui fait la sourde oreille à un peuple décidé.
A la Grande Poste, il est 10h05, deux jeunes la vingtaine Zoheir et Ayad assis sur le trottoir, visiblement habitués de cette manifestation pacifique. Ils témoignent « on est des étudiants des sciences exactes à l’USTHB et nous avons pris part à toutes les manifestations depuis le 22 février et nous voulons comme les millions d’algériens que vivons dans une Algérie prospère et moderne mais cela passe par l’écartement de la corruption et l’intérêt individuel », insistera Zoheir pressé de voir les rues de la capitale investit de citoyens.
La quatrième sortie sur terrain du peuple depuis le 22 février dernier exprimera cette fois-ci le refus du peuple de l’annulation des présidentielle et le prolongement de la présidence de Abdelaziz Bouteflika. Le peuple à travers ces manifestations pacifiques démontrera, une fois de plus, au monde entier sa maturité et son civisme.
Racim Elyam